Le feu : destruction ou apaisement et plénitude (auto-guérison)?
Une scène apparait. La scène se déroule dans une forêt au clair de lune. Un feu calme et apaisant se nourrit de quelques branchages dans un foyer de fortune. Un mage (ou prêtre dans la suite) accompagne un jeune garçon. Ce dernier est adolescent et proche de la vingtaine. Ce jeune garçon a son regard absorbé par les flammes et la chaleur qui s'en dégage. Il tient ses genoux proches de sa poitrine. Il est hypnotisé et immobilisé. Le mage est plus âgé. Il surveille le feu et ajoute du bois au besoin. Il porte une longue barbe et est chargé de veiller sur la personne qui l'accompagne. Il la amené en forêt. La soirée se déroule calmement. Personne ne parle ni ne chante. seul le crépitement des flammes, le vent qui caresse les végétaux environnants et les quelques chants d'oiseaux bercent le repos du groupe. Ils ont marché toute la journée pour s'échouer dans ce coin de nature. Le jeûne est toujours silencieux. Il observe et reste fermé dans sa bulle. Il ne souhaite pas être interrompu. Il est dans sa zone de confort. Cette bulle autour de lui est fragile. Seul le feu peut la pénétrer sans heurts car il s'est mis en lien avec lui. Le feu le calme, le berce, l'apaise alors que quelques minutes auparavant il bouillonnait. La rage le rongeait et il en voulait aux autres et à tous ceux qui ne souhaitent pas le soutenir ou aller dans son sens.
L'après midi précédent la soirée il marche dans sa colère. Son souffle est court et lourd. La poitrine est serrée. Un poids lourd et brulant pèse sur son cœur. Il a envie de hurler et de noyer ce prêtre dans une flammes d'insultes et de violence. Ce prêtre a pris la décision d'amener ce jeune quelques jours en montagne marcher avec lui loin de toutes autres sources de distraction que le calme et la rudesse de cette nature sauvage. De cet manière l'adolescent se retrouve face à lui même. Il est seul avec sa violence. Ses émotions ne peuvent être dispersées sur ses parents, ses professeurs, ses amis. Il est éloigné des bagarres de rues auxquelles il participe et qu'il initie même parfois. Elles remontent sans qu'ils ne puissent les enfuir ou les contrôler. Il est face à lui même. Seul ce mage est là comme "responsable" de cet épreuve. Mais il ne peut laisser son feu intérieur détruire la seule relation de son entourage qui est un contrepoids avec le reste de sa vie. Ce mage (ou ce prêtre dans les références actuelles), est la seule personne qui l'écoute, et le comprenne. Mais c'est aussi quelqu'un qui lui pose des limites, qui ose lui dire stop et lui apporter des solutions contraignantes qui amènent ce jeune au changement.
Durant la marche de l'après midi qui vient de s'écouler il est à la fois en colère envers le mage et reconnaissant de le cadrer et de l'emmener à se contraindre, à rencontrer ses limites: à se voir fonctionner tout simplement. Et il sait qu'il ne peut lui en vouloir parce qu'il n'a pas dit non à ce personnage. Il a accepté car il n'ose pas le contredire même si à ce moment de souffrance, il a envie de lui rejeter la faute dessus. Il sait au fond de lui même dans l'inconscient, qu'il peut avoir confiance en ce père de substitution qui lui impose des règles et le sort de sa zone de confort. Ce petit caïd est dispersé dans sa vie. Tel un chien fou, il va dans tous les sens et personne n'ose le diriger, et lui signifier lorsqu'il va trop loin. Car ils ont peur de cette colère, de ce feu mal maitrisé qui s'exprime dès que ce jeune homme a peur de s 'observer (de se remettre en questions). Les limites nous observent. Elles nous apportent la signification d'une partie de notre être qui est limité dans sa confiance et donc dans sa soif de vivre. Il a pourtant besoin que l'autre exprime qui il est en lui exprimant qu'il va trop loin. Et c'est cet homme plus âgé, plus spirituel et pourtant plus ancré qui vient le challenger. Le mage ose lui imposer un week end de souffrance émotionnel et physique en montagne car il n'a pas peur de lui. Il n'a pas peur des souffrances de l'adolescent, et de ses réactions. Il ne voit en lui qu'un enfant mal dirigé. Son feu n'est pas canalisé, pas cadré, pas dirigé et il brule à l'extérieur. Il brule l'extérieur et se brule à l'intérieur.
Alors durant cette journée de marche intensive, il a hurlé, crié sa peine, et son envie d'e finir avec la vie, d'en rester là. Il a exprimé à quel point il est malheureux d'avoir échoué dans sa vie, de ne pas avoir eu la reconnaissance de ses parents, de ne pas avoir atteint les objectifs fixés par ces derniers ou de vouloir toujours plus que le voisin. Il a vomis son insatisfaction permanente d'être dans cette vie. Que ce n'est pas celle qu'il a choisi ou de celle dont il rêvait petit mais il est là au pied de ce feu de camp, contemplatif, calme et reconnaissant.
Le mage lui présente un bout de nourriture qu'il a préparé pour ce jeune en pensant à lui la veille chez lui. L'ado accepte en osant décrocher un sourire face à ce prêtre qui la toujours aimé. A ce moment là, durant cette soirée où ce feu extérieur brule les toxines et les miasmes évacués durant sa dure journée, il vit une reconnaissance intérieure et ressent de l'amour pour lui même et de la joie d'être là. A ce moment, il reconnait la chance qu'il a d'avoir croisé la route de cet homme aimant qui comme un père a su lui poser des limites et l'encourager à se rencontrer. A ce moment là il reconnait l'amour que le mage lui porte car savoir aimer, c'est aussi savoir dire stop à l'autre. A ce moment là, le prêtre donne l'occasion à ce jeune adolescent de se rencontrer et donc d'apprendre à s'aimer. Et l'amour circule de nouveau.
Cette petite veillée au coin du feu n'est rien d'autre qu'une cérémonie de purification de la journée écoulée. Ce jeune va de mieux en mieux et y voir plus clair sur lui même, sur sa relation au prêtre (ou mage), et sa relation aux autres. Il voit cela car le feu, et la nature environnante le lavent des émotions sorties exprimées qui lui collaient encore un peu. Il s'ancre et se relie naturellement à la terre.
Il n'y a donc pas besoin de faire de grands rituels pour se délivrer un message. Tout est là. Son cœur est léger et il a un regard neuf sur les dernières relations qu'il a mise en échec par son intolérance, son exigence et sa rage. Alors, les regrets le submergent et les larmes coulent. Le mage est toujours présent. Son rôle de thérapeute est de marquer sa présence. C'est de cette manière qu'il accompagne au mieux ces jeunes. Il pose une main habitée sur l’épaule droite du jeune. Son avant bras touche le haut du dos du jeune. Ce cette manière, il signifie à ce jeune qu'il n'est pas seul. L'adolescent touche désormais une paix intérieure qui le remplit.
Cette plénitude l'amène à s'endormir profondément dans un lourd sommeil "réparateur" pour mettre en place le nouvel état d'être de l'adolescent à partir des nouvelles briques qu'il a posé en cette fin de journée. Ces briques sont simplement ses regards nouveaux sur lui même, sur sa vie et sur les autres qui l'entourent et l'accompagnent dans cette vie. Un nouveau programme de vie peut alors se mettre en place durant le sommeil pour lui présenter d'autres alternatives de vie.
Dans l'image qui accompagne la phrase précédente, je vois qu'au réveil plusieurs chemins se présente devant le jeune garçon. Ces nouvelles porte s'ouvrent en fonction du travail de la veille. Chaque journée est donc l'occasion de changer de regard et d'ouvrir de nouvelles opportunités = aux-portes-unité = je suis aux portes qui proposent des chemins vers l'unité. Ensuite, libre à chacun de les ouvrir, ou pas, et d'en parcourir le chemin qui se trouve derrière. Une opportunité se présente lorsque je suis prêt, lorsque je suis prêt à ouvrir une porte qui me ramène vers l'unité : o (ouverture) - porte - unité.
Le mage ne dit rien de la journée. Il met en place les conditions qui imposent au garçon de relancer son processus d'auto-guérison émotionnel.
Il n'a pas besoin d'utiliser de tour de magie, de rituels, de cérémonies ou autres soins. Il sort la personne de sa zone de confort et est présent pour elle sans répondre à ses attentes. Il l'accompagne dans la nature et est présent.
Le mage canalise le feu de cette manière.
Ce même feu non maitrisé détruit la vie personnel du jeune adolescent mais l'amène à l'apaisement et à la plénitude en fin de journée lorsque qu'il voit ce qui se cache derrière.