S'ouvrir pour grandir, déployer la vie et se relier à la magie de la vie
Je vois un enfant face à un enseignant de la magie de cristal. Ce magicien donne son approbation à cet enfant. Ils sont sur le promontoire à flanc d'une montagne enneigée. Ce promontoire donne accès à une grotte. Cette grotte s'enfonce profondément dans la montagne. Le mage donne son aval au garçon afin qu'il grandisse et s'épanouisse hors du cercle familial dans lequel il a évolué jusqu'alors. Cette confrérie dans laquelle il a été recueilli petit et qui vit dans le sein de cette montagne l'invite aujourd'hui à voler de ses propres ailes et à rejoindre sa famille d'origine. Il lui présente tous ses attributs de gardien du savoir. Il doit dorénavant évoluer au sein de la société humaine et quitter l'espace où il a grandi jusqu'alors. Il est prêt à parcourir son chemin initiatique et à revenir dans la vie de surface parmi les siens d'origine. Le mage le quitte pour retourner dans la grotte. Et le jeune garçon reste là abasourdi. Il reste des heures durant à nettoyer pour essayer de convaincre qu'il est utile et qu'il peut rester. Puis au bout d'un moment, à la tombée de la nuit il se résigne et commence sa descente dans la vallée. Il est apeuré, et dans l'incompréhension. Il neige et le froid augmente. Il se réfugie dans un sous-bois et se blottit auprès d'un feu qu'il vient d'allumer. Au fur et à mesure qu'il descend, il grandit. Cette nuit là il veille en attendant que la tempête se calme.
Le ciel étoilé et la lune font finalement leur apparition et éclairent la zone où se trouve le garçon qui s'est finalement endormi. Son feu s'est éteint.
Le soleil se lève et le jeune garçon se réveille. Il poursuit sa route de bonne humeur. Plus il descend plus la chaleur augmente. Il retrousse ses manches et continue sa descente en chantant dans la joie. Il a le sourire aux lèvres. Il finit par atteindre la vallée et poursuit son chemin. Il marche. Il s'arrête de temps en temps pour boire l'eau d'un torrent ou pour pêcher un poisson. Il finit par s'habituer à cette solitude et à s'installer non loin d'une rivière. Il se construit également une cabane. Il pêche, et apprivoise un faucon. C'est un solitaire qui préfère s'épanouir en utilisant le savoir et la connaissance qu'il a acquise auprès des maîtres afin de survivre dans ce brin de nature plutôt que d'évoluer parmi les cités humaines qu'il ne connait pas. Il préfère rester cacher parce qu'il a peur de cet univers inconnu à lui. Il est en proie au doute et au manque de confiance lorsqu'il s'agit pour lui d'imaginer sa vie auprès des hommes. Il préfère vivre reclus et repousser le moment où il va devoir s'y confronter. Pour l'instant il préfère s'isoler le temps pour lui d'être prêt. mais ce moment n'arrive jamais. Il le repousse et recule le moment où il va devoir y aller. Il ne peux retourner dans la caverne et la communauté qui l'a vu grandir. Il est au pied du mur. L'hiver arrive et il reste dans sa cabane. Il se gèle à l'intérieur mais n'a toujours pas le courage d'aller de l'avant et de reprendre sa place parmi les hommes. Plus le temps passe plus il se recroqueville sur lui même, et plus il vit en autarcie et coupé du reste du monde. Il se réfugie dans son imaginaire et son champs de visions se réduit. Il s'enferme sur lui même, et s'occupe de son espace d'habitation qu'il a amélioré et aménagé. Il ne pense que pour lui et par lui. Il n'a que lui à penser et se réfugie de plus en plus dans son monde imaginaire dans lequel l'autre n'existe pas. Il refuse de plus en plus la contrainte et ne veut pas être perturbé par l'autre. L'autre qu'il ne connait absolument pas, pour n'avoir jamais grandit parmi les hommes et les sociétés humaines, lui fait peur. Il a énormément de réticences qui le submergent. Les mois passent sans que rien ne vienne le perturber dans sa montagne. En effet, dès qu'un humain s'approche de son coin de vallée, il s'éloigne, se cache et fuit.
Puis, un jour que le soleil brille, il sort de sa maison et se laisse éblouir par le soleil. Il est heureux par cette belle journée qui s'annonce. Il est tellement prisonnier de son intérieur qu'il est devenu quasiment sourd à l'extérieur et n'entends pas qu'une roulote transportant une famille s'est frayé un chemin non loin de sa cabane. De plus, un enfant s'approche de lui qui est joyeux et heureux de faire la rencontre d'un nouvel être. Une fois revenu à lui et de nouveau conscient de son extérieur, le garçon est ébahi et et stupéfait de voir cet enfant. La curiosité le gagne et il prend dans les bras le jeûne enfant un peu gauchement. Il se demande comment il en est arrivé là. Au même moment la maman du jeune enfant s'approche. C'est là que notre garçon se rend compte qu'il y a du monde proche de sa cabane avec une roulotte et qu'il est complètement à découvert. Il remet l'enfant dans les bras de la maman qui le récupère avant de s'éloigner. Le jeûne garçon ne ressent à aucun moment de la peur ou de la colère vis à vis de cette petite foule. Aucune animosité n'habite cette famille et il n'est menacé en rien. Spontanément il court rejoindre la roulotte et la famille. Sa tête se remplit de questions et son cœur de joie. Mais il ne s'en rend pas compte. Le contrôle qui le dominait jusqu'alors est comme évanoui. Il n'est pris que par la soif d'en savoir plus sur ces gens, de les connaître. Il tourne autour de la roulotte, fait mine de poser des questions mais il ne parle pas. Il a du mal à s'exprimer tellement il a restreint la parole pour privilégier ses pensées. Il a un mental et un imaginaire performants mais il est bloqué dans sa communication. Alors il s'essaie à exprimer des choses mais les mots ont du mal à sortir. Il pousse plus des grognements. Il est tout de même surexcité de les rencontrer. Les parents de cette famille le regarde un peu étonné par ce personnage. Ils le connaissent car il a été repéré depuis un moment. Dans le village en contrebas, il a reçu le surnom d'Hermite. Ils essaient de prendre soin de lui comme ils le peuvent en lui offrant le thé et en essayant de le comprendre et de l'apprivoiser. Il s'installe avec les parents pour boire le thé avant de les laisser poursuivre leur chemin. Ils lui indiquent le chemin pour descendre au village le plus proche.
Il retourne dans sa cabane pour empaqueter ses affaires. Il finit par descendre pour retrouver le village et s'ouvrir à l'extérieur, au monde. Plus il s'approche du village plus son cœur s'ouvre et rayonne une lumière or. la joie le guide désormais et le pousse à aller à la rencontre de l'autre c'est à dire à la découverte de l'autre. Durant ses années d'errances et de repli sur soi, son cœur s'est fermé, et plus il décide de créer du lien à l'autre et de s'ouvrir à cette société humaine, plus son cœur s'ouvre et la magie de découvrir de nouvelles personnes, est comme découvrir un nouveau champ des possibles. Un fois dans le village, il ressent la magie et la richesse derrière chaque visage, derrière chaque être quelque soit la qualité de la personne qu'il croise. Toute la richesse et la diversité de la vie est réparti derrière chacun de ces êtres et ce jeûne garçon s'enrichit de plus en plus au fur et à mesure des rencontres. Il enrichit sa magie en cherchant à connaître et reconnaître l'autre. Ses rencontres l'emmènent à expérimenter et à vivre des aventures qu'il n'aurait pas pu concevoir malgré la liberté qu'il avait trouvé, coincé dans sa montagne, et dans son espace "imaginaire".
La richesse de la vie se situe en chacun de nous. Rencontrer l'autre c'est rencontrer une parcelle de vie, c'est s'enrichir d'un bout de vie, c'est se relier à un peu plus de vie et vivance en soi.